Oct 18, 2021
Le 18 octobre, à l’approche de la deuxième édition du sommet Finance in Common (FIC), plus de 280 organisations de la société civile et groupes de base – dont de nombreux membres et alliés de la Coalition pour les droits humains dans le développement – ont signé une lettre appelant les banques publiques de développement réunies au FIC à mettre fin au financement des opérations agro-industrielles des entreprises et des investissements spéculatifs.
Plus de 450 banques publiques de développement (BPD) du monde entier vont se retrouver à Rome les 19 et 20 octobre 2021 pour un second sommet international, baptisé Finance en commun. Durant le premier sommet à Paris en 2020, plus de 80 organisations de la société civile avaient publié une déclaration conjointe réclamant que les BDP arrêtent de financer les entreprises et projets agroalimentaires qui privent les communautés locales de leurs terres et de leurs ressources naturelles. Cette année, cependant, les BPD ont fait de l’agriculture et de l’agrobusiness la priorité de leur second sommet. C’est une grande source d’inquiétude pour les signataires ci-dessous, car les BPD se sont depuis longtemps spécialisées dans les investissements agricoles qui bénéficient aux intérêts privés et aux entreprises agroindustrielles, aux dépens des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, des travailleurs de l’alimentation et des peuples autochtones, portant sévèrement atteinte à leur souveraineté alimentaire, leurs écosystèmes et leurs droits humains.
Nos inquiétudes
Les BPD sont des institutions publiques établies par les gouvernements nationaux ou les agences multilatérales pour financer des programmes gouvernementaux ou des entreprises privées dont les activités sont censées contribuer à l’amélioration de la vie des gens dans les endroits concernés, en particulier dans les pays du Sud. Beaucoup de banques de développement multilatérales, qui constituent un sous-groupe important parmi les BPD, fournissent également des services de conseil technique et politique aux gouvernements, les poussant à changer leur législation et leurs politiques pour attirer les investissements étrangers.
En tant qu’institutions publiques, les BPD se doivent de respecter et protéger les droits humains et sont supposées être redevables au public de leurs actions. Aujourd’hui, les banques de développement dépensent collectivement plus de 2000 milliards de dollars US par an pour financer des entreprises publiques et privées dans le but de construire des routes, des centrales électriques, des fermes et des plantations industrielles et autres au nom du « développement ». On estime qu’à lui seul, le secteur agricole et alimentaire bénéficie de 1400 milliards de dollars. Le financement des entreprises privées par les BPD, qu’il se fasse par la dette ou l’achat de participations, vise à faire de l’argent mais une grande partie des dépenses est soutenue et financée par le public, c’est-à-dire par le travail et les impôts des citoyens.
Le nombre des BPD et le financement qu’elles reçoivent ne cessent d’augmenter. L’influence de ces banques augmente également, à mesure qu’elles font passer de plus en plus les fonds publics par le capital investissement, la « finance verte » et autres plans financiers pour réaliser les solutions prévues, plutôt que de soutenir de manière plus traditionnelle des programmes gouvernementaux ou des projets à but non lucratif. L’argent d’une banque de développement offre une sorte de garantie aux entreprises qui veulent investir dans les pays ou les industries dits à haut risque. Ces garanties permettent aux entreprises de lever plus de fonds auprès de bailleurs privés et d’autres banques de développement, à des taux souvent intéressants. Les banques de développement jouent donc un rôle crucial : elles donnent aux multinationales des moyens qu’elles n’auraient pas autrement pour poursuivre leur expansion dans les marchés et les territoires du monde entier – depuis les mines d’or d’Arménie aux barrages hydroélectriques controversés de Colombie, en passant par les projets catastrophiques de gaz naturel en Mozambique.
De plus, de nombreuses banques de développement multilatérales font tout pour influencer ouvertement les législations et politiques au niveau national via leurs services de conseil technique aux gouvernements et les systèmes de classification, tels que l’initiative Améliorer le climat des affaires dans l’agriculture de la Banque mondiale. Les politiques qu’elles soutiennent dans des secteurs clés comme la santé, l’eau, l’éducation, l’énergie, la sécurité alimentaire et l’agriculture, ont tendance à favoriser le rôle des grandes entreprises et des élites. Et souvent, quand les communautés locales affectées, notamment les peuples autochtones et les petits agriculteurs, protestent, elles ne peuvent pas se faire entendre ou font l’objet de représailles. Ainsi en Inde, la Banque mondiale avait conseillé au gouvernement de déréguler le système de commercialisation des produits agricoles ; mais quand le gouvernement a voulu appliquer ce conseil sans consulter les agriculteurs et leurs organisations, cela a suscité d’importants mouvements de protestation.
Les banques publiques de développement affirment n’investir que dans des entreprises « durables » et « responsables » et prétendent que leur participation améliore le comportement des entreprises. Mais ces banques ont de lourds antécédents en matière d’investissement dans des entreprises qui sont impliquées dans l’accaparement des terres, la corruption, la violence, la destruction environnementale et d’autres graves violations des droits humains, autant d’exactions pour lesquelles elles n’ont pas véritablement eu à rendre de comptes. La dépendance croissante des banques de développement vis-à-vis des fonds de capital investissement offshore et de réseaux d’investissement complexes, dont les soi-disant intermédiaires financiers, pour faire passer leurs investissements rend le principe de redevabilité encore plus vague et permet à une petite élite financière toute-puissante d’engranger les bénéfices.
Il est très inquiétant de voir que les banques publiques de développement prennent aujourd’hui un rôle coordonné et central en matière d’alimentation et d’agriculture. Elles font partie de l’architecture financière mondiale qui entraîne la spoliation et la destruction écologique, causées en grande partie par l’agrobusiness. Au fil des ans, leurs investissements dans le secteur agricole ont concerné presque exclusivement les entreprises impliquées dans les plantations de monocultures, les projets d’agriculture contractuelle, les élevages industriels, les ventes de semences hybrides et génétiquement modifiées et de pesticides et les plateformes d’agriculture numérique dominées par les Big Tech. Les banques de développement n’ont montré aucun intérêt, ni jamais prouvé leur capacité à investir dans les communautés d’agriculteurs, de pêcheurs ou les communautés forestières qui produisent actuellement la majorité de l’alimentation mondiale. Elles préfèrent financer les accapareurs de terres et l’agrobusiness et détruire les systèmes alimentaires locaux.
Des exemples douloureux
Voici quelques exemples importants de la tendance qu’on peut observer dans les projets des banques publiques de développement :
Il nous faut de meilleurs mécanismes pour bâtir la souveraineté alimentaire
Gouvernements et agences multilatérales commencent enfin à admettre que le système alimentaire mondial actuel n’a pas résolu le problème de la faim et est un facteur essentiel de multiples crises, qu’il s’agisse des pandémies, de l’effondrement de la biodiversité ou de l’urgence climatique. Mais ils ne font rien pour s’attaquer aux grandes entreprises qui dominent le système alimentaire industriel et son modèle de production, de commerce et de consommation. Bien au contraire, ils encouragent toujours plus d’investissement d’entreprise, de partenariats public-privé et de subventions en faveur de l’agrobusiness.
Le sommet des banques de développement de cette année a été délibérément conçu pour suivre dans le sillage du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires. Celui-ci avait été présenté comme un forum mondial destiné à trouver des solutions aux problèmes du système alimentaire mondial, mais s’est fait pirater par les intérêts des industriels et n’est guère plus qu’un espace dédié aux grandes entreprises pour leur permettre de verdir et de faire l’apologie de l’agriculture industrielle. L’événement a fait l’objet de protestations et d’un boycott de la part des mouvements sociaux et de la société civile, notamment par le biais du Sommet mondial des peuples et de la Réponse autonome des peuples au Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, ainsi que par des académiques du monde entier.
Le sommet Finance en commun, qui met l’accent sur l’agriculture et l’agrobusiness, va suivre le même chemin. Ces financiers qui supervisent nos fonds et nos mandats publics vont se réunir avec les élites et des représentants des grandes entreprises pour élaborer des stratégies qui permettent à l’argent de continuer à affluer dans un modèle alimentaire et agricole qui mène à la crise climatique, augmente la pauvreté et aggrave toutes les formes de malnutrition. Très peu, voire aucun, des représentants des communautés affectées par les investissements des banques de développement, ces gens qui sont en première ligne et essayent de produire de quoi nourrir leur communauté, seront invités ou écoutés. Les BPD ne sont pas intéressées. Ce qu’elles cherchent, c’est à financer l’agrobusiness qui produit les denrées nécessaires aux projets commerciaux et financiers destinés à faire de l’argent, plutôt que nourrir les gens.
L’an dernier, une large coalition d’organisations de la société civile a fait d’énormes efforts pour simplement obtenir des banques de développement qu’elles acceptent de s’engager dans une démarche de droits humains et un développement mené par les communautés. Le résultat s’est limité à une déclaration finale diluée, qui ne s’est pas traduite en actes.
Nous ne voulons pas continuer à gaspiller notre argent, nos mandats et nos ressources publics dans des entreprises agroindustrielles qui privent les communautés locales de leurs terres, de leurs ressources naturelles et de leurs moyens de subsistance. Par conséquent :
Nous appelons à l’arrêt immédiat du financement des activités des entreprises agroindustrielles et des investissements spéculatifs par les banques publiques de développement.
Nous réclamons la création de mécanismes de financement entièrement publics et responsables afin de soutenir les efforts des populations pour bâtir la souveraineté alimentaire, faire du droit à l’alimentation une réalité, protéger et restaurer les écosystèmes et faire face à l’urgence climatique.
Nous réclamons la mise en place de mécanismes solides et efficaces qui fournissent aux communautés un accès à la justice en cas d’atteinte aux droits humains ou de dommages sociaux et environnementaux causés par les investissements des BPD.
Fundación Plurales – Argentina
Fundación Ambiente y Recursos Naturales (FARN) – Argentina
Foro Ambiental Santiagueño – Argentina
Armenian Women For Health &Healthy Environment NGO /AWHHE/ – Armenia
Australian Food Sovereignty Alliance – Australia
SunGem – Australia
Welthaus Diözese Graz-Seckau – Austria
Turkmen Initiative for Human Rights – Austria
FIAN Austria – Austria
Oil Workers’ Rights Protection Organization Public Union – Azerbaijan
Oil Workers’ Rights Protection Organization Public Union – Azerbaijan
Initiative for Right View – Bangladesh
Right to Food South Asia – Bangladesh
IRV – Bangladesh
Bangladesh Agricultural Farm Labour Federation [BAFLF] – Bangladesh
NGO « Ecohome » – Belarus
Eclosio – Belgium
AEFJN – Belgium
FIAN Belgium – Belgium
Entraide et Fraternité – Belgium
Africa Europe Faith & Justice Network (AEFJN) – Belgium
Coalition for Fair Fisheries Arrangements – Belgium
Eurodad – Belgium
Friends of the Earth Europe – Belgium
Alianza Animalista La Paz – Bolivia
Instituto de Estudos Socioeconômicos (Inesc) – Brazil
Centro Ecologico – Brazil
FAOR Fórum da Amazônia Oriental – Brazil
Articulação Agro é Fogo – Brazil
Campanha Nacional de Combate e Prevenção ao Trabalho Escravo – Comissão Pastoral da Terra/CPT – Brazil
Clínica de Direitos Humanos da Amazônia -PPGD/UFPA – Brazil
Universidade Federal Fluminense IPsi – Brazil
Associação Brasileira de Reforma Agrária – Brazil
Rede Jubileu Sul Brasil – Brazil
Alternativas para pequena agricultura no Tocantins APATO – Brazil
CAPINA Cooperação e Apoio a Projetos de Inspiração Alternativa – Brazil
Marcha Mundial por Justiça Climática / Marcha Mundial do Clima – Brazil
MNCCD – Movimento Nacional Contra Corrupção e pela Democracia – Brazil
Marcha Mundial por Justiça Climática/Marcha Mundial do Clima – Brazil
Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra (MST) – Brazil
Support Group for Indigenous Youth – Brazil
Comissão Pastoral da Terra -CPT – Brazil
Equitable Cambodia – Cambodia
Struggle to Economize Future Environment (SEFE) – Cameroon
Synaparcam – Cameroon
APDDH -ASSISTANCE – Cameroon
Inter Pares – Canada
Vigilance OGM – Canada
SeedChange – Canada
Place de la Dignité – Canada
Corporación para la Protección y Desarrollo de Territorios Rurales- PRODETER – Colombia
Grupo Semillas – Colombia
Groupe de Recherche et de Plaidoyer sur les Industries Extractives (GRPIE) – Côte d’Ivoire
Réseau des Femmes Braves (REFEB) – Côte d’Ivoire
CLDA – Côte d’Ivoire
Counter Balance – Czech Republic
AfrosRD – Dominican Republic
Conseil Régional des Organisations Non gouvernementales de Développement – DR Congo
Construisons Ensemble le MONDE – DR Congo
Synergie Agir Contre la Faim et le Réchauffement Climatique , SACFRC. – DR Congo
COPACO-PRP – DR Congo
AICED – DR Congo
Réseaux d’informations et d’appui aux ONG en République Démocratique du Congo ( RIAO – RDC) – DR Congo
Latinoamérica Sustentable – Ecuador
Housing and Land Rights Network – Habitat International Coalition – Egypt
Pacific Islands Association of Non-Governmental Organisations (PIANGO) – Fiji
Internationale Situationniste – France
Pouvoir d’Agir – France
Europe solidaire sans frontières (ESSF) – France
Amis de la Terre France – France
Médias Sociaux pour un Autre Monde – France
ReAct Transnational – France
CCFD-Terre Solidaire – France
CADTM France – France
Coordination SUD – France
Движение Зеленных Грузии – Georgia
NGO « GAMARJOBA » – Georgia
StrongGogo – Georgia
FIAN Deutschland – Germany
Rettet den Regenwald – Germany
Angela Jost Translations – Germany
urgewald e.V. – Germany
Abibinsroma Foundation – Ghana
Alliance for Empowering Rural Communities – Ghana
Organización de Mujeres Tierra Viva – Guatemala
Campaña Guatemala sin hambre – Guatemala
PAPDA – Haïti
Centre de Recherche et d’Action pour le Developpement (CRAD) – Haiti
Ambiente, Desarrollo y Capacitación (ADC ) – Honduras
Rashtriya Raithu Seva Samithi – India
All India Union of Forest Working People AIUFWP – India
Centre for Financial Accountability – India
People First – India
Environics Trust – India
ToxicsWatch Alliance – India
Food Sovereignty Alliance – India
Indonesia for Global Justice (IGJ) – Indonesia
kruha – Indonesia
Wahana Lingkungan Hidup Indonesia (WALHI) – Indonesia
JPIC Kalimantan – Indonesia
تانيا جمعه /منظمه شؤون المراه والطفل – Iraq
ICW-CIF – Italy
PEAH – Policies for Equitable Access to Health – Italy
Focsiv Italian federation christian NGOs – Italy
Schola Campesina APS – Italy
Casa Congo- Italy
ReCommon – Italy
Schola Campesina – Italy
Japan International Volunteer Center (JVC) – Japan
Yuzuru Shimaoka – Japan
Team OKADA – Japan
taneomamorukai – Japan
VoiceForAnimalsJapan – Japan
Keisen University – Japan
000 PAF NPO – Japan
Missionary Society of Saint Columban, Japan – Japan
Migrants around 60 – Japan
Mura-Machi Net (Network between Villages and Towns) – Japan
Japan Family Farmers Movement (Nouminren) – Japan
Pacific Asia Resorce Center(PARC) – Japan
A Quater Acre Farm-Jinendo – Japan
Friends of the Earth Japan – Japan
Alternative People’s Linkage in Asia (APLA) – Japan
Mekong Watch – Japan
Family Farming Platform Japan – Japan
Africa Japan Forum – Japan
ATTAC Kansai – Japan
ATTAC Japan – Japan
Association of Western Japan Agroecology (AWJA) – Japan
Mennovillage Naganuma – Japan
Phenix Center – Jordan
Mazingira Institute – Kenya
Dan Owala – Kenya
Jamaa Resource Initiatives – Kenya
Kenya Debt Abolition Network – Kenya
Haki Nawiri Afrika – Kenya
Euphrates Institute-Liberia – Liberia
Green Advocates International (Liberia) – Liberia
Sustainable Development Institute (SDI) – Liberia
Alliance for Rural Democracy (ARD) – Liberia
Frères des Hommes – Luxembourg
SOS FAIM – Luxembourg
Collectif pour la défense des terres malgaches – TANY – Madagascar
Third World Network – Malaysia
Appui Solidaire pour le Développement de l’Aide au Développement – Mali
Réseau CADTM Afrique – Mali
Lalo – Mexico
Tosepanpajt A.C – Mexico
Maya sin Fronteras – Mexico
Centro de Educación en Apoyo a la Producción y al Medio Ambiente, A.C. – Mexico
Mujeres Libres COLEM AC – México
Grupo de Mujeres de San Cristóbal Las Casas AC – México
Colectivo Educación para la Paaz y los Derechos Humanos A.C. (CEPAZDH) – México
Red Nacional de Promotoras Rurales – México
Dinamismo Juvenil A.C – México
Cultura Ambiental en Expansión AC – México
Observatorio Universitario de Seguridad Alimentaria y Nutricional del Estado de Guanajuato – México
Centro Interdisciplinario de Investigación y Desarrollo Alternativo U Yich Lu’um AC – México
The Hunger Project México – México
Americas Program/Americas.Org – México
Association Talassemtane pour l’Environnement et Développement (ATED) – Morocco
Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental – Morocco
LVC Maroc – Morocco
EJNA – Morocco
NAFSN – Morocco
Fédération nationale du secteur agricole – Morocco
Association jeunes pour jeunes – Morocco
Plataforma Mocambicana da Mulher e Rapariga Cooperativistas/AMPCM – MOZAMBIQUE – Mozambique
Justica Ambiental – JA! – Mozambique
Community Empowerment and Social Justice Network (CEMSOJ) – Nepal
WILPF NL – Netherlands
Milieudefensie – Netherlands
Platform Aarde Boer Consument – Netherlands
Both ENDS – Netherlands
Foundation for the Conservation of the Earth,FOCONE – Nigeria
Lekeh Development Foundation (LEDEF) – Nigeria
Nigeria Coal Network – Nigeria
Spire – Norway
Pakistan Fisherfolk Forum – Pakistan
Gaza Urban Agriculture Platform (GUPAP) – Palestine
Union of Agricultural Work Committees – Palestine
WomanHealth Philippines – Philippines
Agroecology X – Philippines
SEARICE – Philippines
Alter Trade Foundation for Food Sovereignty, Inc – Philippines
Derecho, Ambiente y Recursos Naturales (DAR) – Peru
Association pour la défense des droits à l’eau et à l’assainissement – Sénégal
Biotech Services Sénégal – Sénégal
Association Sénégalaise des Amis de la Nature – Sénégal
Alliance Sénégalaise Contre la Faim et la Malnutrition – Sénégal
Association Sénégalaise des Amis de la Nature – Sénégal
Alliance Sénégalaise Contre la Faim et la Malnutrition – Sénégal
Green Scenery – Sierra Leone
Land for Life – Sierra Leone
JendaGbeni Centre for Social Change Communications – Sierra Leone
Sierra Leone Land Alliance – Sierra Leone
African Centre for Biodiversity – South Africa
African Children Empowerment – South Africa
Cooperative and Policy Alternative Centre – South Africa
Fish Hoek Valley Ratepayers and Residents Association – South Africa
Consciously Organic – South Africa
Wana Johnson Learning Centre – South Africa
Aha Properties – South Africa
Sacred Earth & Storm School – South Africa
Earth Magic – South Africa
Oasis – South Africa
Envirosense – South Africa
Greenstuff – South Africa
WoMin African Alliance – South Africa
Seonae Eco Centre – South Africa
Eco Hope – South Africa
Kos en Fynbos – South Africa
Ghostwriter Grant – South Africa
Mariann Coordinating Committee – South Africa
Khanyisa Education and Development Trust – South Africa
LAMOSA – South Africa
Ferndale Food Forest and Worm Farm – South Africa
Mxumbu Youth Agricultural Coop – South Africa
PHA Food & Farming Campaign – South Africa
SOLdePAZ.Pachakuti – Spain
Amigos de la Tierra – Spain
Sindicato Andaluz de Trabajadores/AS – Spain
Salva la Selva – Spain
Loco Matrifoco – Spain
National Fisheries Solidarity(NAFSO) – Sri Lanka
Movement for Land and Agricultural Reform (MONLAR) – Sri Lanka
Agr. Graduates Cooperatives Union – Sudan
FIAN Sweden – Sweden
FIAN Suisse – Switzerland
Bread for all – Switzerland
Foundation for Environmental Management and Campaign Against Poverty – Tanzania
World Animal Protection – Thailand
Asia Indigenous Peoples Pact – Thailand
PERMATIL – Timor-Leste
Afrique Eco 2100 – Togo
AJECC – Togo
ATGF – Tunisia
Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux – Tunisia
Agora Association – Turkey
Uganda Land Rights Defenders – Uganda
Centre for Citizens Conserving Environment (CECIC) – Uganda
Hopes for youth development Association – Uganda
Uganda Consortium on Corporate Accountability – Uganda
Centre for Citizens Conserving Environment &Management (CECIC) – Uganda
Buliisa Initiative for Rural Development Organisation (BIRUDO)) – Uganda
Twerwaneho Listeners Club – Uganda
Alliance for Food Soverignity in Africa – Uganda
Global Justice Now – UK
Friends of the Earth International – UK
Compassion in World Farming – UK
Environmental Justice Foundation – UK
Fresh Eyes – UK
War on Want – UK
Friends of the Earth US – US
A Growing Culture – US
Center for Political Innovation – US
GMO/Toxin Free USA – US
Friends of the Earth US – US
Thousand Currents – US
Local Futures – US
National Family Farm Coalition – US
Community Alliance for Global Justice/AGRA Watch – US
Bank Information Center – US
Seeding Sovereignty – US
Yemeni Observatory for Human Rights – Yemen
Zambia Alliance for Agroecology and Biodiversity – Zambia
Zambian Governance Foundation for Civil Society – Zambia
Urban Farming Zimbabwe – Zimbabwe
Centre for Alternative Development – Zimbabwe
FACHIG Trust – Zimbabwe
Red Latinoamericana por Justicia Económica y Social – Latindadd – América Latina
European Coordination Via Campesina – Europe
La Via Campesina – International
Arab Watch Coalition – Middle East and North Africa
FIAN International – International
ESCR-Net – International
International Alliance of Inhabitants – International
Society for International Development – International
ActionAid International – International
International Accountability Project – International
Habitat International Coalition – General Secretariat – International
CIDSE – International
World Rainforest Movement – International
GRAIN – International