Depuis le début de la pandémie, des médecins, des infirmières, des journalistes, des défenseur/euse-s des droits humains et d’autres personnes ont couragement critiqué la réponse inadéquate à la COVID-19, soutenue par les gouvernements, les Banques Publiques de développement et autres acteurs. Ils/elles ont refusé de se taire, même si beaucoup d’entre eux/elles ont été menacé-e-s, attaqué-e-s ou arrêté-e-s pour leur engagement.
Le rapport « Silence malsain : L’inaction des Banques de Développement en matière de représailles pendant la COVID-19 », publié le 27 juillet 2021 par la Coalition pour les Droits Humains dans le Développement, ARTICLE 19 et IFEX, présente 8 études de cas emblématiques de représailles et une analyse statistique de 335 cas de personnes attaquées pour s’être exprimées autour des réponses à la COVID-19. Le rapport montre également comment les Banques de Développement n’ont pas respecté leurs propres engagements et présente une série de recommandations pour lutter contre les représailles.
CONCLUSIONS CLÉS
- Des journalistes, des défenseur/euse-s des droits humains (DDH), des médecins, des infirmier-e-s et de simples citoyen-ne-s ont été criminalisé-e-s ou attaqué-e-s pour s’être exprimé-e-s sur certains aspects de la réponse à COVID-19 directement financée par les Banques de Développement;
- Au 15 juin 2021, les IFI ont affecté 150,54 milliards de dollars au financement des réponses à COVID-19, à travers 1332 projets. De nombreux projets soutenus par les IFI ont fait de la sensibilisation et de la communication au sujet des risques liés à COVID-19 come étant une composante clé, reconnaissant ainsi l’importance d’une information publique précise et répandue. Cependant, dans beaucoup de ces mêmes pays, les personnes qui fournissent des informations sur la pandémie ou parlent de la propagation du virus ont été fortement réprimées;
- Au moins 335 personnes ont subi des représailles, dans un total de 35 pays qui ont reçu ou reçoivent un soutien financier dans le cadre de leur réponse à COVID-19;
- Les représailles peuvent prendre de nombreuses et diverses formes. Dans la grande majorité des cas (concernant 233 personnes), les représailles ont consisté en la criminalisation, l’arrestation ou des peines de prison; 56 personnes ont subi des violences physiques ou des tortures; au moins 13 personnes, presque toutes font partie du personnels de santé, ont été licenciées; 17 personnes ont été menacées; 6 personnes ont été tuées;
- La plupart des représailles ont eu lieu dans un contexte général de fortes restrictions des libertés civiles, notamment la déclaration de l’état d’urgence, des lois spéciales sur les fausses informations et la désinformation qui restreignent la liberté d’expression par des formulations vagues et générales, et la persécution active des voix dissidentes;
- Restrictions on freedom of expression directly affect the quality and effectiveness of the response to COVID-19 that banks seek to support;
- Les restrictions à la liberté d’expression affectent directement la qualité et l’efficacité de la réponse à COVID-19 que les IFI veulent soutenir, et créent des problèmes de non-conformité avec les propres politiques de participation publique et d’engagement des parties prenantes des banques.
La pandémie de COVID-19 a démontré à quel point il est vital que les gens puissent s’exprimer et partager des informations. Pourtant, le personel du secteur sanitaire, les journalistes, les militants et les autres personnes qui ont informé le public ou remis en question la manière dont la crise a été gérée ont été victimes de harcèlement et d’attaques. Les banques internationales de développement, en particulier, n’ont pas veillé à ce que leurs fonds ne soient pas utilisés pour porter atteinte au droit à la liberté d’expression et d’information. Nous appelons ces institutions à protéger la liberté d’expression en demandant la reddition de comptes aux gouvernements et à s’exprimer lorsque ces libertés et d’autres sont violées.
Souhaitez-vous nous aider à obliger les banques de développement à rendre des comptes et à leur demander de cesser leurs représailles?
