Le financement du “Développement” et l’affaiblissement des mesures de protection sociale et environnementale

Cette infographie produite par la Coalition pour les droits humains dans le développement conjointement avec Otros Mundos et Movimiento M4 explique l’histoire complexe du Financement du “développement” et de l’affaiblissement des mesures de protection sociale et environnementale ayant actuellement un impact sur les communautés dans le monde entier.

De nos jours, les gouvernements et les grandes banques de développement investissent  des milliards de dollars dans des projets liés aux infrastructures, à l’énergie et à l’agriculture, au nom du développement. Mais au lieu de concevoir des projets pour répondre aux besoins et aux priorités des communautés pauvres, ces projets de développement sont trop souvent conçus pour maximiser les bénéfices des entreprises. Sans mesures de protection solides pour s’assurer que les communautés locales et les groupes marginalisés soient consultés et que leurs droits humains soient respectés, les projets de développement peuvent aboutir à l’expulsion des communautés ou le pillage de leurs ressources naturelles.

Nombre des grandes banques de développement ont des politiques de sauvegarde sociale et environnementale pour assurer que leurs investissements ne causent pas de dommages. Mais trop souvent, ces politiques ne sont pas appliquées. Certaines banques affaiblissent leurs mesures de sauvegarde et s’appuient uniquement sur les lois nationales des pays dans lesquels elles investissent. Parallèlement, dans le monde entier, les gouvernements réduisent ces mesures de protection sociale et environnementale, c’est le cas par exemple des lois du travail et des règles d’octroi des licences dans le domaine de l’environnement, afin d’attirer les investisseurs et d’accélérer le “développement”.  Les gouvernements utilisent des partenariats public-privé afin de privatiser des biens et des services publics de manière efficace. Les banques de développement encouragent et facilitent même l’affaiblissement des lois nationales. Plus encore, les entreprises utilisent les accords de libre-échange et des tribunaux  tenus par la Banque Mondiale pour défier les lois et les réglementations nationales menaçant leurs profits.

Les communautés et les groupes de la société civile se sont battus fermement pour pousser les gouvernements nationaux et les banques de développement à élaborer des lois et des mesures de sauvegarde pour protéger les droits humains et l’environnement. Mais maintenant lorsque des communautés se battent pour défendre leurs droits humains face à des activités de développement néfastes et l’affaiblissement des mesures de protection sociale et environnementale, elles peuvent être victimes d’intimidation et de violentes répressions. Les gouvernements limitent de plus en plus les possibilités pour la socitété civile de participer aux processus de développement et d’intervenir dans leur élaboration.

Le financement du “Développement” nous explique comment 12 pays ont, au cours des dernières années, affaibli des mesures nationales de protection sociale et environnementale afin d’attirer les investisseurs. Il présente les nombreuses banques de développement nationales et multilatérales et autres institutions financières qui non seulement encouragent les investissements dans le développement, mais dans de nombreux cas facilitent aussi l’affaiblissement des cadres réglementaires du monde entier. L’objectif est de montrer en quoi ces différents acteurs et processus sont tous liés -comment la construction  de méga-barrages au Brésil et la privatisation des services publics en Tunisie sont liés à l’affaiblissement des droits fonciers en Inde, à la réduction des mesures de protection environnementale en Afrique du Sud, et aux répressions contre la société civile au Mexique.

Si nous comprenons le contexte mondial du Financement du “développement”et l’affaiblissement des mesures de protection sociale et environnementale, nous pouvons mieux voir en quoi nos différentes luttes sont en fait étroitement liées. C’est ainsi que nous pouvons nous battre non pas pour changer un seul projet de développement, mais pour provoquer un nouveau modèle de développement– qui puisse répondre aux besoins et aux priorités des communautés pauvres et des groupes marginalisés, et qui respecte les droits humains et préserve notre environnement.

L’infographie est disponible en téléchargement en anglais, espagnol, français et portugais et peut être imprimé en format affiche A2 ou A3.

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