Les banques de développement n’ont pas vocation à financer l’agrobusiness

Le 18 octobre, à l’approche de la deuxième édition du sommet Finance in Common (FIC), plus de 280 organisations de la société civile et groupes de base – dont de nombreux membres et alliés de la Coalition pour les droits humains dans le développement – ont signé une lettre appelant les banques publiques de développement réunies au FIC à mettre fin au financement des opérations agro-industrielles des entreprises et des investissements spéculatifs.

Plus de 450 banques publiques de développement (BPD) du monde entier vont se retrouver à Rome les 19 et 20 octobre 2021 pour un second sommet international, baptisé Finance en commun. Durant le premier sommet à Paris en 2020, plus de 80 organisations de la société civile avaient publié une déclaration conjointe réclamant que les BDP arrêtent de financer les entreprises et projets agroalimentaires qui privent les communautés locales de leurs terres et de leurs ressources naturelles. Cette année, cependant, les BPD ont fait de l’agriculture et de l’agrobusiness la priorité de leur second sommet. C’est une grande source d’inquiétude pour les signataires ci-dessous, car les BPD se sont depuis longtemps spécialisées dans les investissements agricoles qui bénéficient aux intérêts privés et aux entreprises agroindustrielles, aux dépens des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, des travailleurs de l’alimentation et des peuples autochtones, portant sévèrement atteinte à leur souveraineté alimentaire, leurs écosystèmes et leurs droits humains.

Nos inquiétudes 

Les BPD sont des institutions publiques établies par les gouvernements nationaux ou les agences multilatérales pour financer des programmes gouvernementaux ou des entreprises privées dont les activités sont censées contribuer à l’amélioration de la vie des gens dans les endroits concernés, en particulier dans les pays du Sud. Beaucoup de banques de développement multilatérales, qui constituent un sous-groupe important parmi les BPD, fournissent également des services de conseil technique et politique aux gouvernements, les poussant à changer leur législation et leurs politiques pour attirer les investissements étrangers.

En tant qu’institutions publiques, les BPD se doivent de respecter et protéger les droits humains et sont supposées être redevables au public de leurs actions. Aujourd’hui, les banques de développement dépensent collectivement plus de 2000 milliards de dollars US par an pour financer des entreprises publiques et privées dans le but de construire des routes, des centrales électriques, des fermes et des plantations industrielles et autres au nom du « développement ». On estime qu’à lui seul, le secteur agricole et alimentaire bénéficie de 1400 milliards de dollars. Le financement des entreprises privées par les BPD, qu’il se fasse par la dette ou l’achat de participations, vise à faire de l’argent mais une grande partie des dépenses est soutenue et financée par le public, c’est-à-dire par le travail et les impôts des citoyens.

Le nombre des BPD et le financement qu’elles reçoivent ne cessent d’augmenter. L’influence de ces banques augmente également, à mesure qu’elles font passer de plus en plus les fonds publics par le capital investissement, la « finance verte » et autres plans financiers pour réaliser les solutions prévues, plutôt que de soutenir de manière plus traditionnelle des programmes gouvernementaux ou des projets à but non lucratif. L’argent d’une banque de développement offre une sorte de garantie aux entreprises qui veulent investir dans les pays ou les industries dits à haut risque. Ces garanties permettent aux entreprises de lever plus de fonds auprès de bailleurs privés et d’autres banques de développement, à des taux souvent intéressants. Les banques de développement jouent donc un rôle crucial : elles donnent aux multinationales des moyens qu’elles n’auraient pas autrement pour poursuivre leur expansion dans les marchés et les territoires du monde entier –  depuis les mines d’or d’Arménie aux barrages hydroélectriques controversés de Colombie, en passant par les projets catastrophiques de gaz naturel en Mozambique.

De plus, de nombreuses banques de développement multilatérales font tout pour influencer ouvertement les législations et politiques au niveau national via leurs services de conseil technique aux gouvernements et les systèmes de classification, tels que l’initiative Améliorer le climat des affaires dans l’agriculture de la Banque mondiale. Les politiques qu’elles soutiennent dans des secteurs clés comme la santé, l’eau, l’éducation, l’énergie, la sécurité alimentaire et l’agriculture, ont tendance à favoriser le rôle des grandes entreprises et des élites. Et souvent, quand les communautés locales affectées, notamment les peuples autochtones et les petits agriculteurs, protestent, elles ne peuvent pas se faire entendre ou font l’objet de représailles. Ainsi en Inde, la Banque mondiale avait conseillé au gouvernement de déréguler le système de commercialisation des produits agricoles ; mais quand le gouvernement a voulu appliquer ce conseil sans consulter les agriculteurs et leurs organisations, cela a suscité d’importants mouvements de protestation.

Les banques publiques de développement affirment n’investir que dans des entreprises « durables » et « responsables » et prétendent que leur participation améliore le comportement des entreprises. Mais ces banques ont de lourds antécédents en matière d’investissement dans des entreprises qui sont impliquées dans l’accaparement des terres, la corruption, la violence, la destruction environnementale et d’autres graves violations des droits humains, autant d’exactions pour lesquelles elles n’ont pas véritablement eu à rendre de comptes. La dépendance croissante des banques de développement vis-à-vis des fonds de capital investissement offshore et de réseaux d’investissement complexes, dont les soi-disant intermédiaires financiers, pour faire passer leurs investissements rend le principe de redevabilité encore plus vague et permet à une petite élite financière toute-puissante d’engranger les bénéfices.

Il est très inquiétant de voir que les banques publiques de développement prennent aujourd’hui un rôle coordonné et central en matière d’alimentation et d’agriculture. Elles font partie de l’architecture financière mondiale qui entraîne la spoliation et la destruction écologique, causées en grande partie par l’agrobusiness. Au fil des ans, leurs investissements dans le secteur agricole ont concerné presque exclusivement les entreprises impliquées dans les plantations de monocultures, les projets d’agriculture contractuelle, les élevages industriels, les ventes de semences hybrides et génétiquement modifiées et de pesticides et les plateformes d’agriculture numérique dominées par les Big Tech. Les banques de développement n’ont montré aucun intérêt, ni jamais prouvé leur capacité à investir dans les communautés d’agriculteurs, de pêcheurs ou les communautés forestières qui produisent actuellement la majorité de l’alimentation mondiale. Elles préfèrent financer les accapareurs de terres et l’agrobusiness et détruire les systèmes alimentaires locaux.

Des exemples douloureux

Voici quelques exemples importants de la tendance qu’on peut observer dans les projets des banques publiques de développement :

  • La Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Banque européenne d’investissement ont fourni de généreux financements aux entreprises agroalimentaires de certains des plus riches oligarques ukrainiens qui ont la mainmise sur des centaines de milliers d’hectares de terres.
  • La société luxembourgeoise SOCFIN et la société belge SIAT, les deux plus grands propriétaires de plantations de palmiers à huile et de caoutchouc d’Afrique ont reçu de nombreux prêts financiers des banques de développement, alors que leurs filiales sont impliquées jusqu’au cou dans l’accaparement des terres, des scandales de corruption et des violations des droits humains.
  • De multiples banques de développement (dont Swedfund, BIO, la FMO et la DEG) ont financé le projet raté de plantation de canne à sucre d’Addax Bioenergy en Sierra Leone qui, après son départ, a laissé aux communautés locales des dégâts considérables.
  • Le groupe britannique CDC et d’autres banques de développement européennes (dont BIO, la DEG, la FMO et Proparco) ont consacré plus de 150 millions de dollars aux plantations de palmiers à huile, aujourd’hui en faillite, de Feronia Inc en République démocratique du Congo, malgré une longue histoire de conflits avec les communautés locales concernant les terres et les conditions de travail, malgré les allégations de corruption et de sévères violations des droits humains à l’encontre des villageois.
  • Le Fonds commun pour les produits de base des Nations Unies a investi dans  Agilis Partners, une société américaine impliquée dans l’expulsion violente de milliers de villageois ougandais pour mettre en place une grande exploitation céréalière.
  • Norfund et Finnfund détiennent Green Resources, une entreprise forestière norvégienne qui plante des pins en Ouganda sur des terres dérobées à des milliers d’agriculteurs locaux, entraînant des effets dévastateurs sur leurs moyens de subsistance.
  • La Banque japonaise pour la coopération internationale et la Banque africaine de développement ont investi dans une ligne de chemin de fer et une infrastructure portuaire pour permettre à Mitsui (Japon) et Vale (Brésil) d’exporter du charbon de leurs sites miniers dans le nord du Mozambique. Ce projet, lié au projet agroalimentaire controversé de ProSavana, a entraîné un accaparement des terres, des relocalisations forcées, des accidents mortels et la détention et la torture des opposants au projet.
  • La Banque chinoise de développement a financé le Barrage Gibe III en Éthiopie, un projet écologiquement et socialement désastreux. Destiné à la production électrique et à l’irrigation de grandes plantations de canne à sucre, de coton et de palmiers à huile, comme le gigantesque projet de développement de la canne à sucre de Kuraz, le barrage a entravé le cours du fleuve dont dépendaient les populations autochtones de la basse vallée de l’Omo pour leur agriculture de décrue.
  • Au Nicaragua, la FMO et Finnfund ont financé MLR Forestal, une entreprise qui gère des plantations de cacao et de teck et est associée à des projets aurifères responsables du déplacement forcé de communautés d’ascendance africaine et de populations autochtones, ainsi que de destruction environnementale.
  • La Société financière internationale (IFC) et la Banque interaméricaine de développement ont récemment accordé des prêts à Pronaca, la quatrième entreprise de l’Équateur, pour l’expansion de sa production intensive de porcs et de volailles, malgré l’opposition de groupes internationaux et équatoriens, notamment les communautés autochtones locales dont l’eau et les terres ont été polluées par les activités d’expansion de l’entreprise.
  • La Banque interaméricaine de développement envisage d’accorder un nouveau prêt de 43 millions de dollars à Marfrig Global Foods, le deuxième producteur de bœuf mondial, sous prétexte de promouvoir le « bœuf durable ». De nombreux rapports ont démontré que la chaîne d’approvisionnement de Marfrig est directement liée à la déforestation illégale en Amazonie et dans le Cerrado et à des violations des droits de l’homme. L’entreprise a également fait l’objet d’accusations de corruption. Une campagne internationale exhorte actuellement les BPD à supprimer tous leurs investissements dans les exploitations d’élevage industriel.

 

Il nous faut de meilleurs mécanismes pour bâtir la souveraineté alimentaire 

Gouvernements et agences multilatérales commencent enfin à admettre que le système alimentaire mondial actuel n’a pas résolu le problème de la faim et est un facteur essentiel de multiples crises, qu’il s’agisse des pandémies, de l’effondrement de la biodiversité ou de l’urgence climatique. Mais ils ne font rien pour s’attaquer aux grandes entreprises qui dominent le système alimentaire industriel et son modèle de production, de commerce et de consommation. Bien au contraire, ils encouragent toujours plus d’investissement d’entreprise, de partenariats public-privé et de subventions en faveur de l’agrobusiness.

Le sommet des banques de développement de cette année a été délibérément conçu pour suivre dans le sillage du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires. Celui-ci avait été présenté comme un forum mondial destiné à trouver des solutions aux problèmes du système alimentaire mondial, mais s’est fait pirater par les intérêts des industriels et n’est guère plus qu’un espace dédié aux grandes entreprises pour leur permettre de verdir et de faire l’apologie de l’agriculture industrielle. L’événement a fait l’objet de protestations et d’un boycott de la part des mouvements sociaux et de la société civile, notamment par le biais du Sommet mondial des peuples et de la Réponse autonome des peuples au Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, ainsi que par des académiques du monde entier.

Le sommet Finance en commun, qui met l’accent sur l’agriculture et l’agrobusiness, va suivre le même chemin. Ces financiers qui supervisent nos fonds et nos mandats  publics vont se réunir avec les élites et des représentants des grandes entreprises pour élaborer des stratégies qui permettent à l’argent de continuer à affluer dans un modèle alimentaire et agricole qui mène à la crise climatique, augmente la pauvreté et aggrave toutes les formes de malnutrition. Très peu, voire aucun, des représentants des communautés affectées par les investissements des banques de développement, ces gens qui sont en première ligne et essayent de produire de quoi nourrir leur communauté, seront invités ou écoutés. Les BPD ne sont pas intéressées. Ce qu’elles cherchent, c’est à financer l’agrobusiness qui produit les denrées nécessaires aux projets commerciaux et financiers destinés à faire de l’argent, plutôt que nourrir les gens.

L’an dernier, une large coalition d’organisations de la société civile a fait d’énormes efforts pour simplement obtenir des banques de développement qu’elles acceptent de s’engager dans une démarche de droits humains et un développement mené par les communautés. Le résultat s’est limité à une déclaration finale diluée, qui ne s’est pas traduite en actes.

Nous ne voulons pas continuer à gaspiller notre argent, nos mandats et nos ressources publics dans des entreprises agroindustrielles qui privent les communautés locales de leurs terres, de leurs ressources naturelles et de leurs moyens de subsistance. Par conséquent :

Nous appelons à l’arrêt immédiat du financement des activités des entreprises agroindustrielles et des investissements spéculatifs par les banques publiques de développement.

Nous réclamons la création de mécanismes de financement entièrement publics et responsables afin de soutenir les efforts des populations pour bâtir la souveraineté alimentaire, faire du droit à l’alimentation une réalité, protéger et restaurer les écosystèmes et faire face à l’urgence climatique.

Nous réclamons la mise en place de mécanismes solides et efficaces qui fournissent aux communautés un accès à la justice en cas d’atteinte aux droits humains ou de dommages sociaux et environnementaux causés par les investissements des BPD.

Fundación Plurales – Argentina

Fundación Ambiente y Recursos Naturales (FARN) – Argentina

Foro Ambiental Santiagueño – Argentina

Armenian Women For Health &Healthy Environment NGO /AWHHE/ – Armenia

Australian Food Sovereignty Alliance – Australia

SunGem – Australia

Welthaus Diözese Graz-Seckau – Austria

Turkmen Initiative for Human Rights – Austria

FIAN Austria – Austria

Oil Workers’ Rights Protection Organization Public Union – Azerbaijan

Oil Workers’ Rights Protection Organization Public Union – Azerbaijan

Initiative for Right View – Bangladesh

Right to Food South Asia – Bangladesh

IRV – Bangladesh

Bangladesh Agricultural Farm Labour Federation [BAFLF] – Bangladesh

NGO « Ecohome » – Belarus

Eclosio – Belgium

AEFJN – Belgium

FIAN Belgium – Belgium

Entraide et Fraternité – Belgium

Africa Europe Faith & Justice Network (AEFJN) – Belgium

Coalition for Fair Fisheries Arrangements – Belgium

Eurodad – Belgium

Friends of the Earth Europe – Belgium

Alianza Animalista La Paz – Bolivia

Instituto de Estudos Socioeconômicos (Inesc) – Brazil

Centro Ecologico – Brazil

FAOR Fórum da Amazônia Oriental – Brazil

Articulação Agro é Fogo – Brazil

Campanha Nacional de Combate e Prevenção ao Trabalho Escravo – Comissão Pastoral da Terra/CPT – Brazil

Clínica de Direitos Humanos da Amazônia  -PPGD/UFPA – Brazil

Universidade Federal Fluminense IPsi – Brazil

Associação Brasileira de Reforma Agrária – Brazil

Rede Jubileu Sul Brasil – Brazil

Alternativas para pequena agricultura no Tocantins APATO – Brazil

CAPINA Cooperação e Apoio a Projetos de Inspiração Alternativa – Brazil

Marcha Mundial por Justiça Climática / Marcha Mundial do Clima – Brazil

MNCCD – Movimento Nacional Contra Corrupção e pela Democracia – Brazil

Marcha Mundial por Justiça Climática/Marcha Mundial do Clima – Brazil

Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra (MST) – Brazil

Support Group for Indigenous Youth – Brazil

Comissão Pastoral da Terra -CPT – Brazil

Equitable Cambodia – Cambodia

Struggle to Economize Future Environment (SEFE) – Cameroon

Synaparcam – Cameroon

APDDH -ASSISTANCE – Cameroon

Inter Pares – Canada

Vigilance OGM – Canada

SeedChange – Canada

Place de la Dignité – Canada

Corporación para la Protección y Desarrollo de Territorios Rurales- PRODETER – Colombia

Grupo Semillas – Colombia

Groupe de Recherche et de Plaidoyer sur les Industries Extractives (GRPIE) – Côte d’Ivoire

Réseau des Femmes Braves (REFEB) – Côte d’Ivoire

CLDA – Côte d’Ivoire

Counter Balance – Czech Republic

AfrosRD – Dominican Republic

Conseil Régional des Organisations Non gouvernementales de Développement – DR Congo

Construisons Ensemble le MONDE – DR Congo

Synergie Agir Contre la Faim et le Réchauffement Climatique , SACFRC. – DR Congo

COPACO-PRP – DR Congo

AICED – DR Congo

Réseaux d’informations et d’appui aux ONG en République Démocratique du Congo ( RIAO – RDC) – DR Congo

Latinoamérica Sustentable – Ecuador

Housing and Land Rights Network – Habitat International Coalition – Egypt

Pacific Islands Association of Non-Governmental Organisations (PIANGO) – Fiji

Internationale Situationniste – France

Pouvoir d’Agir – France

Europe solidaire sans frontières (ESSF) – France

Amis de la Terre France – France

Médias Sociaux pour un Autre Monde – France

ReAct Transnational – France

CCFD-Terre Solidaire – France

CADTM France – France

Coordination SUD – France

Движение Зеленных Грузии – Georgia

NGO « GAMARJOBA » – Georgia

StrongGogo – Georgia

FIAN Deutschland – Germany

Rettet den Regenwald – Germany

Angela Jost Translations – Germany

urgewald e.V. – Germany

Abibinsroma Foundation – Ghana

Alliance for Empowering Rural Communities – Ghana

Organización de Mujeres Tierra Viva – Guatemala

Campaña Guatemala sin hambre – Guatemala

PAPDA – Haïti

Centre de Recherche et d’Action pour le Developpement (CRAD) – Haiti

Ambiente, Desarrollo y Capacitación (ADC ) – Honduras

Rashtriya Raithu Seva Samithi – India

All India Union of Forest Working People AIUFWP – India

Centre for Financial Accountability – India

People First – India

Environics Trust – India

ToxicsWatch Alliance – India

Food Sovereignty Alliance – India

Indonesia for Global Justice (IGJ) – Indonesia

kruha – Indonesia

Wahana Lingkungan Hidup Indonesia (WALHI) – Indonesia

JPIC Kalimantan – Indonesia

تانيا جمعه /منظمه شؤون المراه والطفل – Iraq

ICW-CIF – Italy

PEAH – Policies for Equitable Access to Health – Italy

Focsiv Italian federation christian NGOs – Italy

Schola Campesina APS – Italy

Casa Congo- Italy

ReCommon – Italy

Schola Campesina – Italy

Japan International Volunteer Center (JVC) – Japan

Yuzuru Shimaoka – Japan

Team OKADA – Japan

taneomamorukai – Japan

VoiceForAnimalsJapan – Japan

Keisen University – Japan

000 PAF NPO – Japan

Missionary Society of Saint Columban, Japan – Japan

Migrants around 60 – Japan

Mura-Machi Net (Network between Villages and Towns) – Japan

Japan Family Farmers Movement (Nouminren) – Japan

Pacific Asia Resorce Center(PARC) – Japan

A Quater Acre Farm-Jinendo – Japan

Friends of the Earth Japan – Japan

Alternative People’s Linkage in Asia (APLA) – Japan

Mekong Watch – Japan

Family Farming Platform Japan – Japan

Africa Japan Forum – Japan

ATTAC Kansai – Japan

ATTAC Japan – Japan

Association of Western Japan Agroecology (AWJA) – Japan

Mennovillage Naganuma – Japan

Phenix Center –  Jordan

Mazingira Institute – Kenya

Dan Owala – Kenya

Jamaa Resource Initiatives – Kenya

Kenya Debt Abolition Network – Kenya

Haki Nawiri Afrika – Kenya

Euphrates Institute-Liberia – Liberia

Green Advocates International (Liberia) – Liberia

Sustainable Development Institute (SDI) – Liberia

Alliance for Rural Democracy (ARD) – Liberia

Frères des Hommes – Luxembourg

SOS FAIM – Luxembourg

Collectif pour la défense des terres malgaches – TANY – Madagascar

Third World Network – Malaysia

Appui Solidaire pour le Développement de l’Aide au Développement – Mali

Réseau CADTM Afrique – Mali

Lalo – Mexico

Tosepanpajt A.C – Mexico

Maya sin Fronteras – Mexico

Centro de Educación en Apoyo a la Producción y al Medio Ambiente, A.C. – Mexico

Mujeres Libres COLEM AC – México

Grupo de Mujeres de San Cristóbal Las Casas AC – México

Colectivo Educación para la Paaz y los Derechos Humanos A.C. (CEPAZDH) – México

Red Nacional de Promotoras Rurales – México

Dinamismo Juvenil A.C – México

Cultura Ambiental en Expansión AC – México

Observatorio Universitario de Seguridad Alimentaria y Nutricional del Estado de Guanajuato – México

Centro Interdisciplinario de Investigación y Desarrollo Alternativo U Yich Lu’um AC – México

The Hunger Project México – México

Americas Program/Americas.Org – México

Association Talassemtane  pour l’Environnement et Développement (ATED) – Morocco

Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental – Morocco

LVC Maroc – Morocco

EJNA – Morocco

NAFSN – Morocco

Fédération nationale du secteur agricole – Morocco

Association jeunes pour jeunes – Morocco

Plataforma Mocambicana da Mulher e Rapariga Cooperativistas/AMPCM – MOZAMBIQUE – Mozambique

Justica Ambiental – JA! – Mozambique

Community Empowerment and Social Justice Network (CEMSOJ) – Nepal

WILPF NL – Netherlands

Milieudefensie – Netherlands

Platform Aarde Boer Consument – Netherlands

Both ENDS – Netherlands

Foundation for the Conservation of the Earth,FOCONE – Nigeria

Lekeh Development Foundation (LEDEF) – Nigeria

Nigeria Coal Network – Nigeria

Spire – Norway

Pakistan Fisherfolk Forum – Pakistan

Gaza Urban Agriculture Platform (GUPAP) – Palestine

Union of Agricultural Work Committees – Palestine

WomanHealth Philippines – Philippines

Agroecology X – Philippines

SEARICE – Philippines

Alter Trade Foundation for Food Sovereignty, Inc – Philippines

Derecho, Ambiente y Recursos Naturales (DAR) – Peru

Association pour la défense des droits à l’eau et à l’assainissement – Sénégal

Biotech Services Sénégal – Sénégal

Association Sénégalaise des Amis de la Nature – Sénégal

Alliance Sénégalaise Contre la Faim et la Malnutrition – Sénégal

Association Sénégalaise des Amis de la Nature – Sénégal

Alliance Sénégalaise Contre la Faim et la Malnutrition – Sénégal

Green Scenery – Sierra Leone

Land for Life – Sierra Leone

JendaGbeni Centre for Social Change Communications – Sierra Leone

Sierra Leone Land Alliance – Sierra Leone

African Centre for Biodiversity – South Africa

African Children Empowerment – South Africa

Cooperative and Policy Alternative Centre – South Africa

Fish Hoek Valley Ratepayers and Residents Association – South Africa

Consciously Organic – South Africa

Wana Johnson Learning Centre – South Africa

Aha Properties – South Africa

Sacred Earth & Storm School – South Africa

Earth Magic – South Africa

Oasis – South Africa

Envirosense – South Africa

Greenstuff – South Africa

WoMin African Alliance – South Africa

Seonae Eco Centre – South Africa

Eco Hope – South Africa

Kos en Fynbos – South Africa

Ghostwriter Grant – South Africa

Mariann Coordinating Committee – South Africa

Khanyisa Education and Development Trust – South Africa

LAMOSA – South Africa

Ferndale Food Forest and Worm Farm – South Africa

Mxumbu Youth Agricultural Coop – South Africa

PHA Food & Farming Campaign – South Africa

SOLdePAZ.Pachakuti – Spain

Amigos de la Tierra – Spain

Sindicato Andaluz de Trabajadores/AS – Spain

Salva la Selva – Spain

Loco Matrifoco – Spain

National Fisheries Solidarity(NAFSO) – Sri Lanka

Movement for Land and Agricultural Reform (MONLAR) – Sri Lanka

Agr. Graduates Cooperatives Union – Sudan

FIAN Sweden – Sweden

FIAN Suisse – Switzerland

Bread for all – Switzerland

Foundation for Environmental Management and Campaign Against Poverty – Tanzania

World Animal Protection – Thailand

Asia Indigenous Peoples Pact – Thailand

PERMATIL – Timor-Leste

Afrique Eco 2100 – Togo

AJECC – Togo

ATGF – Tunisia

Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux – Tunisia

Agora Association – Turkey

Uganda Land Rights Defenders – Uganda

Centre for Citizens Conserving Environment (CECIC) – Uganda

Hopes for youth development Association – Uganda

Uganda Consortium on Corporate Accountability – Uganda

Centre for Citizens Conserving Environment &Management (CECIC) – Uganda

Buliisa Initiative for Rural Development Organisation (BIRUDO)) – Uganda

Twerwaneho Listeners Club – Uganda

Alliance for Food Soverignity in Africa – Uganda

Global Justice Now – UK

Friends of the Earth International – UK

Compassion in World Farming – UK

Environmental Justice Foundation – UK

Fresh Eyes – UK

War on Want – UK

Friends of the Earth US – US

A Growing Culture – US

Center for Political Innovation – US

GMO/Toxin Free USA – US

Friends of the Earth US – US

Thousand Currents – US

Local Futures – US

National Family Farm Coalition – US

Community Alliance for Global Justice/AGRA Watch – US

Bank Information Center – US

Seeding Sovereignty – US

Yemeni Observatory for Human Rights – Yemen

Zambia Alliance for Agroecology and Biodiversity – Zambia

Zambian Governance Foundation for Civil Society – Zambia

Urban Farming Zimbabwe – Zimbabwe

Centre for Alternative Development – Zimbabwe

FACHIG Trust – Zimbabwe

Red Latinoamericana por Justicia Económica y Social – Latindadd – América Latina

European Coordination Via Campesina – Europe

La Via Campesina – International

Arab Watch Coalition  – Middle East and North Africa

FIAN International – International

ESCR-Net – International

International Alliance of Inhabitants – International

Society for International Development – International

ActionAid International – International

International Accountability Project – International

Habitat International Coalition – General Secretariat – International

CIDSE – International

World Rainforest Movement – International

GRAIN – International

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